Louis XIV aurait souhaité la baptiser autrement, mais la postérité l’a consacrée sous le nom de bataille de Malplaquet. « Donner un nom, c’est donner un sens », écrit l’historien Clément Oury, qui lui dédie un ouvrage incomparable, Malplaquet 1709, dans la collection « Champs de Bataille », dirigée par Jean Lopez aux Éditions Perrin. D’entrée de jeu, un constat s’impose : du début à la fin, cette échauffourée défie toute logique.
Au cœur de la Guerre de Succession d’Espagne, la France de Louis XIV doit braver l’hiver 1708, lequel réclame un lourd tribut à une population déjà aux prises avec une économie plombée. Croyant le Roi-Soleil dans les câbles, les Alliés présentent un chapelet de demandes exigeantes et intransigeantes, notamment qu’il retourne « ses armes contre son petit-fils », Philippe d’Anjou, ce que le souverain ne peut accepter. Les opérations militaires reprennent de plus belle. Elles sont dirigées par le prince Eugène de Savoie et le duc de Marlborough – l’ancêtre de Winston Churchill, dont le Vieux Lion contribuera à nourrir la mémoire. La forteresse de Tournai est prise, question de « contraindre Louis XIV à une paix rapide, et en tout cas l’humilier en prouvant qu’il n’est plus en mesure de défendre ses propres peuples. » Relevant le gant, celui-ci enjoint aux maréchaux de Villars et de Boufflers de faire sonner le tocsin pour défendre le royaume.
poursuivre la lecture
