La contribution canadienne à la victoire du Brexit

canadabrexitAyant suivi la campagne référendaire britannique de juin dernier avec un vif intérêt, cet article paru dans le quotidien londonien The Telegraph au sujet de la contribution d’une firme canadienne à la victoire du Brexit n’allait certainement pas me laisser indifférent.

Selon Dominic Cummings, directeur de la campagne Vote Leave: “Without a doubt, the Vote Leave campaign owes a great deal of its success to the work of AggregateIQ. We couldn’t have done it without them.”

Cette firme, qui n’est pas campée idéologiquement et qui est basée à Victoria en Colombie-Britannique, développe des stratégies de mobilisation permettant aux campagnes de rencontrer leurs objectifs. Le tout basé sur des outils informatiques et l’utilisation de banques de données. AggregateIQ s’est donc employé à mettre au point des modèles sophistiqués pour la campagne du Brexit.

Dotée d’un budget impressionnant, la firme a consacré la part du lion de ce budget à des publicités Facebook ciblées rejoignant les électeurs que la campagne souhaitait mobiliser et faire voter. Ils sont donc passés outre les créneaux traditionnels utilisés par les agences de relations publiques et de marketing.

Pour ceux et celles qui s’intéressent aux nouveaux créneaux des technologies de l’information et de leur influence grandissante, cet article est un vibrant appel à s’éloigner des matrices traditionnelles pour plonger dans les nouveaux courants. À moins de vouloir être englouti par le tourbillon qu’elles génèrent.

De l’utilité de la baïonnette

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Figurine King & Country NA298 – Charge! – marchant avec le “Union Jack” en arrière-plan.
Je suis un passionné d’histoire militaire et il en découle que je raffole de parcourir les musées consacrés à ce sujet. Lorsque j’effectue ces visites, je me sens toujours un peu mal à l’aise à la vue des baïonnettes ayant fait partie de l’équipement des valeureux soldats dans le passé. Pour tout dire, elles m’inspirent la crainte de cette douleur qu’elles ont pu causer et à laquelle elles peuvent toujours être associées dans la geste militaire.

Selon un article récent et fascinant paru dans The Journal of Strategic Studies sous la plume de John Stone, il appert que ma disposition à l’égard de cette arme n’est pas incongrue puisque les combats à la baïonnettes ont été bien peu fréquents sur les champs de bataille de l’histoire et les blessures qu’elles ont infligées furent infimes par rapport aux autres causes. Par exemple,

« Bayonet fighting during the First World War was […] a rare event, judging from statistics associated with First US Army’s Operations in Europe. Of the 224,098 casualties requiring hospital treatment, a mere 235 soldiers (0,1 per cent) presented with bayonet wounds. » (p. 1028).

J’aurais pourtant été porté à croire le contraire…

Selon Stone, le vainqueur de l’épreuve de courage qui entoure l’utilisation de la baïonnette est celui dont la trempe morale est la plus solide.

On ne devrait donc pas mesurer l’efficacité de la baïonnette aux dommages physiques qui accompagnent son utilisation, mais sur l’effet moral qu’elle procure à ses utilisateurs.

Je réalise donc maintenant que je suis loin d’être le seul à vouloir m’éloigner de ces objets synonymes de douleur psychologique plutôt que physique.

Comme quoi elles remplissent bien leur mission.