“The chance to put the terrorists in their holes”

“Interpreters are the forgotten heroes who played a significant role in the war against terrorism.” Reading these words in Special Forces Interpreter: An Afghan on Operations with the Coalition (Pen & Sword) by Eddie Idrees reminded me of the frustration I felt late last summer when I heard that those Afghans who sacrificed so much to help the coalition forces involved in the International Security Assistance Force (ISAF) during so many years were threatened by the withdrawal from Afghanistan decided by the Biden administration and followed by other countries like my own, Canada.

While I was keeping abreast of all developments happening in Kabul airport at the time, social media algorithms suggested I read a memoir from a courageous young man who took the fight to the enemy alongside American and British soldiers. In that moment, there was no doubt in my mind that I would review this book, if only to better understand the crucial role played by the interpreters in the “forever war”.

The author – who writes under a pseudonym for understandable reasons – summarizes that “it was the Afghan interpreters who provided information on cultural issues to avoid misunderstandings between the village, tribal leaders, Afghan forces and US forces. In this way they ultimately reduced casualties.”

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« Vladimir Poutine n’est pas un ennemi mortel pour l’Occident » – Entrevue exclusive avec Antoine Mariotti

Antoine Mariotti (source: France 24)

À la suite de ma recension de son livre La Honte de l’Occident – un exposé qui fait réfléchir, de par les nombreuses révélations qu’il contient et qui permettant de mieux comprendre l’état actuel de la politique internationale le journaliste de France 24 Antoine Mariotti a aimablement accepté de répondre à quelques questions pour ce blogue. C’est un livre qui se dévore avec une bonne tasse de thé, sous la plume d’un auteur de talent dont on souhaite qu’il nous offre d’autres plaisirs littéraires. Voici donc le contenu de notre échange.

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Monsieur Mariotti, l’un des aspects qui m’a le plus marqué dans La Honte de l’Occident est à l’effet que Moscou et Téhéran pourraient devenir des rivaux à moyen et long terme. Pourriez-vous nous en dire davantage à propos des sujets et intérêts sur les récifs desquels cette relation pourrait se détériorer?

Ce sont les deux parrains du pouvoir syrien. Ils ont endossé ce rôle parce qu’ils estiment qu’ils ont aussi à y gagner. Il va être intéressant de voir le partage des marchés économiques… certains auraient été promis aux deux. Par ailleurs, sur un sujet comme Israël (voisin de la Syrie), les positions russe et iraniennes sont radicalement opposées. Moscou est allié au pouvoir israélien alors que Téhéran est son ennemi juré. Tsahal intervient militairement régulièrement en Syrie contre des intérêts iraniens et avec le feu vert, actif ou passif, de la Russie qui gère une grande partie de l’espace aérien syrien.

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Barack Obama a pavé la voie à Vladimir Poutine en Crimée

20 août 2012. Derrière le podium de la salle de presse de la Maison Blanche, le président Barack Obama met en garde le régime syrien de Bachar el-Assad de ne pas franchir la ligne rouge que représente l’utilisation d’armes chimiques. Une admonestation dont le président syrien fera fi un an plus tard. On s’attend alors à ce que les Américains entre dans la danse et utilisent leur puissance militaire pour mettre le dirigeant récalcitrant au pas. Il n’en sera rien. Obama tergiverse. L’osmose fait défaut entre lui et son administration sur le dossier syrien. Traumatisé stratégiquement par les péripéties martiales de son prédécesseur, le patron « ne veut pas se retrouver dans la même situation que celle de George W. Bush en Irak […]. »

Devant lui, les Russes et leur président Vladimir Poutine veillent au grain. Pas question de se faire damer le pion pour le maître du Kremlin. Et pourquoi pas tirer avantage de la situation? À ce jeu, il est redoutable, surtout devant la faiblesse des Occidentaux qui peinent à articuler une position solide. Difficile de poser les jalons du changement de régime à Damas, puisque l’opposition est tout autant tétanisée par l’exil que par les divisions.

Diplomatiquement, d’abord, Moscou sauvera la face des Américains en annonçant le « désarmement chimique de son allié syrien ». Le repli décidé dans le Bureau Ovaleaura ensuite des répercussions majeures sur le plan militaire.

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Les Occidentaux ont poussé la Russie dans les bras de la Chine – Entrevue exclusive avec Vladimir Fédorovski, ancien conseiller de Mikhaïl Gorbatchev

Vladimir Fédorovski (source: Le Temps)

Je suis un grand amateur des livres de Vladimir Fédorovski. Par sa plume agréable et inspirée, cet auteur prolifique et ancien conseiller de Mikhaïl Gorbatchev fait pénétrer ses lectrices et ses lecteurs dans l’âme de l’histoire politique de la Russie. C’est d’ailleurs avec énormément de plaisir que j’ai lu et recensé l’éclairante biographie qu’il a récemment consacrée au dernier président de l’URSS – Le Roman vrai de Gorbatchev, publié chez Flammarion il y a quelques mois. Je m’attaquerai bientôt à sa biographie de Staline. Pour l’heure, voici le contenu de l’entretien téléphonique qu’il m’a accordé le 28 septembre dernier.

Monsieur Fédorovski, bonjour et merci infiniment de m’accorder un entretien. Je vous remercie pour votre œuvre et c’est toujours un très agréable plaisir de vous lire. Sans plus tarder, quelle est votre lecture des relations actuelles entre l’Occident et la Russie?

Il y a une affinité extraordinaire entre l’Occident et la Russie. Je n’accepte pas cette bêtise qu’est la diabolisation. Nous vivons dans un climat pire que celui de la Guerre froide. Sous la dictature du politiquement correct, les médias mentent et croient en leurs mensonges. Parce que nous avons besoin d’un adversaire. C’est inculte. Comme l’affirmait l’ancien ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, c’est une fatigue intellectuelle. Par rapport à Vladimir Poutine, mon approche est gaullienne. Les chefs d’État comme Vladimir Poutine et Justin Trudeau passeront. Les intérêts nationaux et la paix, de leur côté, demeureront.

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