Selon un article récent et fascinant paru dans The Journal of Strategic Studies sous la plume de John Stone, il appert que ma disposition à l’égard de cette arme n’est pas incongrue puisque les combats à la baïonnettes ont été bien peu fréquents sur les champs de bataille de l’histoire et les blessures qu’elles ont infligées furent infimes par rapport aux autres causes. Par exemple,
« Bayonet fighting during the First World War was […] a rare event, judging from statistics associated with First US Army’s Operations in Europe. Of the 224,098 casualties requiring hospital treatment, a mere 235 soldiers (0,1 per cent) presented with bayonet wounds. » (p. 1028).
J’aurais pourtant été porté à croire le contraire…
Selon Stone, le vainqueur de l’épreuve de courage qui entoure l’utilisation de la baïonnette est celui dont la trempe morale est la plus solide.
On ne devrait donc pas mesurer l’efficacité de la baïonnette aux dommages physiques qui accompagnent son utilisation, mais sur l’effet moral qu’elle procure à ses utilisateurs.
Je réalise donc maintenant que je suis loin d’être le seul à vouloir m’éloigner de ces objets synonymes de douleur psychologique plutôt que physique.
Comme quoi elles remplissent bien leur mission.