« Gouverner épuise », constate Marco Politi dans son livre François. l’Église déchirée (Plon), au sujet pontife disparu le lundi de Pâques, 21 avril 2025. Bien que cette remarque concerne tous les dirigeants, elle s’impose avec une intensité incomparable pour une figure dont le destin fut de marcher sur les lignes de crête d’une institution réunissant plus de 1,4 milliard de croyants à travers les cinq continents.
Qu’il s’agisse des passes d’armes entre progressistes et conservateurs ou de la méfiance nourrie par une génération montante, rétive aux structures personnifiées par une figure de proue perçue comme autocratique et « à qui l’on reproche souvent son manque de mysticisme » — comme s’il s’agissait d’un péché capital —, cet expert ès affaires vaticanes rappelle que « les guerres intestines sont souvent féroces. » Marco Politi en retrace les contours avec la précision d’un astrophysicien scrutant la Voie lactée. Ainsi, au fil des pages, on prend la mesure du « vent violent » qui aura soufflé contre François jusqu’à la toute fin — et peut-être même davantage encore aux dernières lueurs de son ministère pétrinien — alors que ses opposants, parmi lesquels des traditionalistes en pleine ascension, voyaient enfin poindre le moment où sonnerait leur heure.
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