The importance of “Soft Power”

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President George H. W. Bush on Tiananman Square in Beijing (China), February 25, 1989 (Source: ChinaFile)

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Few years ago, I was captivated by Professor Joseph S. Nye Jr.’s book Soft Power: The Means to Success in World Politics. I recently approached the former Dean of the Harvard’s Kennedy School of Government and former Clinton administration official to submit him a few questions. He generously accepted to respond. Here is the content of our exchange.

You are the father of the term soft power. Just to make sure all my readers understand well, what would be the best short definition of this concept and why is it so important in international relations?

Power is the ability to affect others to get the outcomes you want and it is basic to international relations analysis.  You can affect others by coercion, payment, and attraction. Soft power is the ability to get what you want by attraction rather than coercion or payment.

As the main competitor to the United States in terms of soft power capabilities, how would you rate China’s efficiency?

China has an attractive political culture and a successful economic record, but its attraction is limited by tight Communist Party political control of society, and by territorial conflicts with many of its neighbors.

JosephNye

Dr. Joseph S. Nye Jr. (Source: Ekathimerini.com)

Is « soft power » an important tool in the arsenal of Russia and do they us it efficiently in your opinion?

Russia has not been very good at soft power. Putin seems to prefer hard power.

Editor’s note: In a recent interview granted to Radio Free Europe / Radio Liberty, Professor Nye mentioned that Russia “has to be taken very seriously.” Although it is a “declining state” in his opinion, because of the reduction of its workforce and because it failed “to adapt its economy to a modern-technology economy as opposed to an energy-based economy.” But it is still a vast country with “talented people” and a nuclear arsenal.

In your last book, Do Morals Matter?, you clearly evoke that one of President Trump’s main characteristic when dealing with international affairs is impulsiveness. This is clearly not a good thing. I plan to review your book in the coming weeks, but just to give us a foretaste, which President was better equipped to promote American values in the world?

I ranked FDR, Truman, Eisenhower, and George H.W. Bush near the top. As you will see, this was for presidents since 1945.

At a more personal level, would it be indiscreet to ask who is your favorite US President and why?

Over the whole history, I would make it Washington, Lincoln and FDR. The first was the founder, the second saved the union, and the third saved democracy.

Books are extremely important to me. Hence, the name of my blog. If you had three biographies about American presidents to recommend anyone, which one would they be?

There are too many. But I like McCullough on Truman for one.

In your article The Rise and Fall of American hegemony from Wilson to Trump, you write, unsurprisingly, that the man currently occupying the White House likes conflicts. On that score, one of the main battleground where he is active is the American relationship with China, raising the stakes to the point where many observers are talking of a new Cold War. In your opinion, which past President was the most successful in his relations with Beijing and how should it inspire the current or next Commander-in-chief?

Nixon famously restored relations with China. More recently, Obama reached agreements with China on cyber and climate which Trump unfortunately undercut.

In the same article, you write: “ […] America’s place in that world may be threatened more by the rise of populist politics at home than the rise of other powers abroad.” It seems obvious to me that the Trump presidency will have been very harmful in terms of the image and influence of the US in the world. What will be needed to fix it?

Restoring the central role of alliances and multilateralism. America cannot solve its problems acting alone.

2020 being an election year, lots of ink will be spent comparing the two men vying for the privilege of working at 1600 Pennsylvania Avenue. As we move towards the crucial period of the campaign, what could you tell us about Joe Biden’s capacity to be an efficient steward of America’s soft power and how his approach is different from Donald Trump’s?

He will do what I said in the last answer.

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Dr. Nye’s last book Do Morals Matter? was published last January by Oxford University Press.

Version française

De l’importance de la puissance douce

Il y a quelques années, j’ai été captivé par la lecture du livre Soft Power: The Means to Success in World Politics (La puissance douce : se donner les moyens du succès en politique internationale) du professeur Joseph S. Nye Jr. J’ai récemment approché cet ancien doyen de la Kennedy School of Government de l’Université Harvard qui fut également haut responsable au sein de l’administration Clinton pour lui soumettre quelques questions. Il a généreusement accepté d’y répondre. Voici le contenu de notre échange.

Vous êtes le père du terme soft power (puissance douce). Afin de m’assurer que tous mes lecteurs comprennent bien, quelle serait la meilleure courte définition de ce concept et pourquoi est-il si important dans les relations internationales?

Le pouvoir est la capacité d’obtenir des autres les résultats que vous souhaitez et c’est fondamental dans l’analyse des relations internationales. Vous pouvez influencer les autres par la contrainte, la rémunération ou l’attraction. La puissance douce est la capacité d’obtenir ce que vous souhaitez par l’attraction et non par la contrainte ou la rémunération.

En tant que principal compétiteur des États-Unis en termes de puissance douce, que pensez-vous de l’efficacité de la Chine?

La Chine a une culture politique attrayante et peut s’enorgueillir d’un bilan économique positif, mais cette capacité est limitée par le contrôle serré du Parti communiste sur la société ainsi que par les conflits territoriaux qui la mettent aux prises avec plusieurs de ses voisins.

Est-ce que la puissance douce est un outil dans l’arsenal de la Russie et est-ce que ses représentants l’utilisent efficacement selon vous?

La Russie n’est pas très douée dans l’utilisation de la puissance douce. Poutine semble préférer la puissance dure.

NDLR : Dans une entrevue accordée récemment à Radio Free Europe / Radio Liberty, le professeur Nye analysait que la Russie « doit être prise au sérieux. » Bien qu’il s’agisse d’un « État en déclin » à son avis, en raison de la diminution de sa main d’œuvre et du fait qu’elle n’a pas su « assurer la transition de son économie basée sur l’énergie vers une économie orientée sur la technologie moderne. » Mais il s’agit toutefois d’un vaste pays, où l’on retrouve des « gens talentueux » et un arsenal nucléaire.

Dans votre dernier livre, Do Morals Matter? (Est-ce que la moralité est importante?), vous évoquez clairement que l’impulsivité est l’une des principales caractéristiques du président Trump lorsqu’il aborde les affaires internationales. Ce n’est manifestement pas une bonne chose. J’ai l’intention de recenser votre livre prochainement, mais simplement pour nous donner un avant-goût, quel président fut le mieux outillé pour promouvoir les valeurs américaines dans le monde?

J’ai classé FDR, Truman, Eisenhower et George H.W. Bush parmi les meilleurs. Comme vous pourrez le constater, c’était pour ceux qui ont occupé la présidence depuis 1945.

De manière plus personnelle, serait-il indiscret de vous demander quel est votre président favori et pourquoi?

Dans toute l’histoire, je dirais Washington, Lincoln et FDR. Le premier fut le fondateur [du pays], le second a sauvé l’Union et le troisième a sauvé la démocratie.

Les livres sont extrêmement importants pour moi. D’où le nom de mon blogue. Si vous aviez trois biographies de présidents américains à recommander à quelqu’un, quelles seraient-elles?

Il y en a trop. Mais j’apprécie particulièrement celle de McCullough à propos de Truman.

Dans votre article The Rise and Fall of American hegemony from Wilson to Trump (La croissance et le déclin de l’hégémonie américaine de Wilson à Trump), vous écrivez sans surprise que l’occupant actuel de la Maison-Blanche aime les conflits. À ce niveau, l’un des principaux champs de bataille où il brandit son épée est celui des relations entre les États-Unis et la Chine, à un tel point que plusieurs observateurs parlent d’une nouvelle Guerre froide. À votre avis, quel président précédent à rencontrer le plus de succès dans ses relations avec Pékin et comment cela devrait-il inspirer l’actuel ou prochain Commandant en chef?

Nixon a accompli le célèbre exploit de rétablir les relations avec la Chine. Plus près de nous, Obama a signé des accords avec la Chine pour lutter contre le piratage informatique et les changements climatiques, que Trump a malheureusement amoindris.

Dans le même article, vous écrivez : « […] la place des États-Unis dans ce monde est possiblement plus menacée sur le plan domestique par la montée de la politique populiste que par la montée des puissances étrangères. » Il m’apparaît évident que la présidence Trump aura été néfaste au niveau de l’image et de l’influence des États-Unis dans le monde. Comment pourra-t-on remédier à la situation?

En restaurant le rôle primordial des alliances et du multilatéralisme. Les États-Unis ne peuvent régler leurs problèmes en agissant unilatéralement.

2020 est une année électorale et beaucoup d’encre sera consacré à comparer les deux hommes qui se feront la lutte pour obtenir le privilège de travailler au 1600 Pennsylvania Avenue. Alors que nous approchons du moment crucial de la campagne, que pourriez-vous nous dire à propos de la capacité de Joe Biden d’être un protagoniste efficace de la puissance douce et comment son approche différera-t-elle de celle de Donald Trump?

Il fera ce que j’ai mentionné dans ma réponse précédente.

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Le plus récent ouvrage du Dr. Nye, Do Morals Matter? a été publié en janvier dernier par Oxford University Press.

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