The best books, their authors and the great people who inspire these stories / Les meilleurs livres, leurs auteurs et les grand.e.s de l'histoire qui les inspirent.
Les ors de la République : Souvenirs de sept ans à l’Élysée (Perrin) a retenu mon attention parce que j’avais de très bons commentaires à propos des talents littéraires de son auteur, le Général Henri Bentégeat. Après en avoir terminé la lecture, je dois avouer que je n’ai pas été déçu. Loin de là.
Toujours intéressé par tout ce qui entoure la Res militaris, je souhaitais naturellement me renseigner davantage à propos de celui qui fut le trait d’union entre les forces armées et les présidents Mitterrand et Chirac. J’ai toujours admiré le premier et j’avais toujours cultivé une distance avec le second. Le Général Bentégeat m’a permis de rencontrer dans ses pages un personnage beaucoup plus complexe et profond que l’impression qui m’en était donnée, mais là n’est pas l’essentiel de mon propos.
À vrai dire, c’est avec délectation que j’ai sillonné les scènes du pouvoir esquissées dans le style invitant et parfois acéré de l’auteur. Pour tout dire, Mitterrand s’amuse toujours à observer les membres de son entourage conjuguer la grammaire du pouvoir. Lors d’un déjeuner avec le Sphinx (surnom donné à François Mitterrand pour sa capacité à toujours bien cacher son jeu), l’adjoint de son chef d’état-major particulier se retrouve assis à côté de lui. Voici la suite :
Je publiais vendredi dernier ma recension de l’exceptionnel livre Le Manoir: Histoire et histoires de la Maison-Blanche (Éditions Perrin) de l’historien et journaliste Maurin Picard. Dans la foulée de cette publication, cet auteur généreusement sympathique a accepté de répondre à quelques questions aux fins d’une entrevue exclusive que je vous livre aujourd’hui.
Pour ceux et celles qui seraient encore à la recherche du cadeau idéal à l’approche de la période des Fêtes pour le féru politique, l’historien ou le mordu de politique américaine dans votre entourage, déposer un exemplaire de ce livre sous le sapin assurera à cet être estimé des heures de plaisir intellectuel garanti. Surtout à l’approche de l’inauguration du 46e président des États-Unis et de son entrée à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain.
Même sur le départ, Lyndon B. Johnson aurait pu épargner 4 ans de guerre à l’Amérique.
On parle beaucoup et on aime lire à propos des grands présidents, les Washington, Lincoln, Roosevelt et Kennedy pour ne nommer que ceux-là. Y a-t-il un président qui a été particulièrement maltraité dans l’histoire selon vous?
Il est de bon ton aujourd’hui de restaurer l’image de deux présidents mal-aimés, Lyndon B. Johnson et Jimmy Carter.
Mais il ne faut pas oublier le contexte, qui désamorce quelque peu l’entreprise actuelle de réhabilitation de LBJ et Carter : le premier fut réellement incapable de résister aux pressions de l’état-major, qui demandait toujours plus d’hommes au Vietnam et mentait ouvertement sur le bilan quotidien des combats. Ses cauchemars récurrents le rendent plus humain et réclament notre compassion, mais ils n’excusent pas cette faillite décisionnelle. Le refus de dénoncer le sabotage des négociations de paix à Paris en 1968 par le candidat républicain Richard Nixon est lui aussi absolument inexcusable. Johnson, même sur le départ, aurait pu épargner 4 ans de guerre à l’Amérique et autant d’années de captivité pour les résidents du « Hanoi Hilton », dont un nommé John McCain. Et qui sait, le Watergate?
Quant à Jimmy Carter, sa franchise, son honnêteté typiques du fermier pieux et bon de Géorgie, peuvent être aujourd’hui louées. Mais face à la crise pétrolière de 1979 et au fiasco de l’opération « Eagle Claw » en Iran (sauvetage avorté des otages de l’ambassade de Téhéran), qui couronnait une décennie maudite, l’Amérique avait besoin d’un cheerleader. Et ce fut Ronald Reagan.
Les années sombres, polarisantes, destructrices à bien des égards, que connaissent en ce moment les États-Unis, n’ont rien d’inédit.
Qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans vos recherches?
Sans surprise, la valeur exceptionnelle de certains individus parvenus au sommet du pouvoir, que l’on ne peut que comparer à la médiocrité intellectuelle de nombreux hommes politiques en 2020. La seconde découverte est une lapalissade, ou presque : les années sombres, polarisantes, destructrices à bien des égards, que connaissent en ce moment les États-Unis, n’ont rien d’inédit. Le pays fut maintes fois dans sa jeune histoire au bord de l’implosion, que ce fut en 1814, 1861, 1930 ou 1968.
La troisième, enfin, est une révélation : la période 1960-1974, de Kennedy à Nixon, recoupe proportionnellement le plus grand nombre de chapitres. Les bouleversements de l’Amérique durant ces années sanglantes, sombres mais aussi exaltantes, continuent de propager les secousses telluriques jusqu’à nous aujourd’hui, qu’il s’agisse des tensions raciales, du fossé nord-sud, des violences policières, des guerres étrangères, et bien sûr de la morale des occupants du Bureau ovale, tout aussi vacillante chez JFK que chez Nixon. Johnson, comme je le disais plus haut, est quant à lui un personnage absolument fascinant, admirablement raconté par son ex-confidente, l’historienne Doris Kearns Goodwin.
Y a-t-il des sujets que vous avez été contraint d’écarter et que l’on ne retrouve pas dans Le Manoir?
La pagination était limitée, ce qui a donc nécessité un choix éditorial, toujours douloureux! Ulysses Grant à la Maison Blanche aurait mérité un chapitre, en président aimé mais trop crédule, confronté à un après-guerre de Sécession malaisé, douloureux. J’aurais aimé également parler un peu plus des années Carter et Reagan à la Maison Blanche, de l’ombre à la lumière pour une Amérique convalescente, mais qui allait toutefois vaciller sur ses bases avec le fiasco en Iran (voir ci-dessus), puis le scandale des contras et de l’Irangate, qui aurait pu (dû?) valoir un procès en destitution à Ronald Reagan.
Si on vous demandait d’écrire davantage au sujet d’un président de votre choix, lequel choisiriez-vous et pourquoi?
Theodore Roosevelt, sans l’ombre d’une hésitation, dans la mesure où sa vie fut exceptionnelle, entre drames intimes, aventures à dresser les cheveux sur la tête, défis sportifs insensés, accomplissements présidentiels, gestes fantasques et grands éclats de rire. Je suis également très attiré par l’ère Truman, si déterminante pour le sort du monde avec un président « accidentel » que personne n’attendait. La « tragédie » de Lyndon B. Johnson est elle aussi passionnante, s’agissant d’un homme qui nourrissait de grands rêves, possédait certainement les compétences pour mener à bien son grand œuvre, la résorption de la pauvreté, mais fut détruit par une guerre à l’engrenage incompréhensible, le Vietnam.
La Covid-19 nous oblige à traverser une période difficile de l’histoire. Cela dit, les catastrophes n’ont pas manqué dans l’histoire de la Maison-Blanche et de ses occupants. Qu’est-ce que les Lincoln et FDR peuvent nous enseigner sur le leadership en temps de crise?
Il y a dans ces deux hommes plusieurs qualités communes, qui semblent plus nécessaires que jamais à l’issue de l’ère Trump et en pleine pandémie : humilité, conviction, patriotisme, bon sens. Lincoln et Roosevelt ont une certitude : la grandeur de leur pays, et sa capacité à se redresser, fût-ce d’une guerre de Sécession en 1865 ou de la pire crise économique de l’histoire en 1929. Ils sélectionnent judicieusement leur cabinet gouvernemental, épargnent leurs adversaires politiques, recherchent le compromis et font adopter de haute lutte les réformes nécessaires à la survie des États-Unis, au détriment de leur santé physique et nerveuse. D’où la question, inévitable : même bien entouré et déterminé à apaiser les esprits, Joe Biden tiendra-t-il la distance?
Theodore Roosevelt suit Abraham Lincoln et Franklin Delano Roosevelt de près sur l’échelle de grandeur des présidents américains. Il fut un très grand chef d’État, tant par son exceptionnelle palette de talents d’aventurier et d’intellectuel, de « fonceur » et d’érudit.
Theodore Roosevelt figure parmi mes présidents favoris. Sur l’échelle de grandeur des occupants du Bureau Ovale, où le situeriez-vous?
Je vous rejoins sur cette opinion. « TR » suit Abraham Lincoln et Franklin Delano Roosevelt de près sur l’échelle de grandeur des présidents américains.
Il fut un très grand chef d’État, tant par son exceptionnelle palette de talents d’aventurier et d’intellectuel, de « fonceur » et d’érudit, qui perd un œil en boxant tout à fait clandestinement, mais qui décrochera le Prix Nobel de la Paix pour ses efforts de médiation dans la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Et puis, il faut l’avouer, la Maison Blanche sous son règne et celui de ses affreux jojos de rejetons donnait envie d’y être ! Il est l’homme qui, par son enthousiasme, sa vision, sa personnalité hors-normes, projette l’Amérique au sommet des nations. On peut se demander si un homme comme lui aurait « tenu » la promesse de Société des Nations, que son successeur Woodrow Wilson ne sut pas honorer, et aurait prolongé la paix après 1920. Mais la mort de son fils préféré, Quentin, en 1918 dans le ciel de France avait déjà diminué l’homme, qui décède relativement jeune, à 60 ans.
L’apport de George H.W. Bush fut immense pour la résolution pacifique de la guerre froide, et son refus de crier victoire pour ne pas humilier Moscou.
J’ai toujours eu un faible pour le président George H. W. Bush. Un homme d’État décent, intelligent et très porté sur les relations humaines. J’aurais certainement aimé lire sur lui dans Le Manoir. Suite à vos recherches, auriez-vous quelque chose à ajouter relativement à sa personnalité?
Il y avait, à l’évidence, de quoi écrire sur le mandat unique de George H. W. Bush, son approche modérée et respectueuse des joutes politiques, son apport immense pour la résolution pacifique de la guerre froide, et son refus de crier victoire pour ne pas humilier Moscou. Mais là encore, il me fallait faire des choix.
Le risque existe donc, comme un Clinton face au génocide du Rwanda ou un Obama face aux armes chimiques en Syrie ou l’invasion de la Crimée, que l’administration Biden se tienne en retrait le jour J, absorbée par les questions intérieures.
Selon moi, le profil du président-élu Joe Biden ressemble justement beaucoup à celui du 41e président. En observateur averti (et quotidien) de la Maison-Blanche, quelle sera sa meilleure alliée, parmi ses qualités, pour relever les défis qui se présenteront à lui?
Son expérience, immense. Mais la plus grande qualité de Joe Biden est aussi son défaut, si l’on veut rester modéré dans ses projections : fin connaisseur de la politique internationale, Joe Biden a intégré dans son ADN le traumatisme de la guerre du Vietnam, le refus occidental d’intervenir en ex-Yougoslavie durant le siège de Vukovar puis de Sarajevo, et Srebrenica, sa propre « erreur » en 2002 lorsqu’il soutint l’invasion de l’Irak. Cela fait de lui un multilatéraliste convaincu, mais également un décideur prudent, qui pèsera et soupèsera longuement chaque crise internationale. Le risque existe donc, comme un Clinton face au génocide du Rwanda ou un Obama face aux armes chimiques en Syrie ou l’invasion de la Crimée, que l’administration Biden se tienne en retrait le jour J, absorbée par les questions intérieures. Mais donnons-lui sa chance!
Le tandem Eisenhower-Marshall s’impose comme l’exemple à suivre pour la future Administration américaine, face à la pire pandémie du coronavirus.
Une question à propos de l’histoire militaire américaine, si vous me permettez et parce que je connais votre appétence pour le sujet (je me propose de dévorer Des héros ordinaires pendant le congé des Fêtes). Quel chef de guerre (Grant, Patton, Eisenhower, Marshall, MacArthur ou un autre) aurait le plus à nous enseigner dans la période actuelle?
Ulysses Grant serait une piste intéressante, lui qui évita toujours d’accabler l’ennemi défait durant la guerre de Sécession. Mais sa gestion passive de la Reconstruction, et la rémanence des tensions raciales, ternissent son bilan. Le tandem Eisenhower-Marshall, qui sut tout à la fois gagner la guerre et la paix en 1945 et après, s’impose comme l’exemple à suivre pour la future Administration américaine, face à la pire pandémie du coronavirus : vision stratégique, mobilisation des ressources pour endiguer le mal et reconstruire une Amérique qui, sous Donald Trump, ressemble à un État « failli ». Il faut bien sûr modérer le propos, en se rappelant que Dwight Eisenhower, devenu président en 1953, n’osa jamais s’opposer frontalement à l’épouvantail qui avait pris les rênes du Parti républicain, le sénateur Joe McCarthy. Biden sera-t-il confronté aux résidus, voire à une survivance du trumpisme? Et si oui, aura-t-il les épaules pour faire rentrer le génie dans sa boîte? C’est une poigne à la Patton ou à la MacArthur qu’il lui faudrait alors, même si les deux hommes n’eurent jamais d’instinct politique développé.
Avez-vous des projets pour un nouveau livre dans un avenir prochain? Si oui, serait-ce indiscret de savoir quel en serait le sujet?
Je poursuis mes recherches sur la crise du Katanga en 1960-1961, après l’enquête menée sur la mort mystérieuse du secrétaire-général de l’ONU Dag Hammarskjöld (« Ils ont tué Monsieur H », Seuil 2019). Le Katanga fut un théâtre d’intervention méconnu des barbouzes gaulliens, sur lequel il reste beaucoup à dire. Loin, très loin de la Maison Blanche!
Cœur du pouvoir et des tractations de la plus grande puissance mondiale, la Maison-Blanche fascine. Tout comme le parcours de tous ceux qui l’ont occupée. On aime naturellement se souvenir de ces figures hors normes, de par leurs accomplissements et leurs idées. Mais l’histoire des coulisses de cet auguste Manoir n’est pas moins intéressante, pour ne pas dire fascinante.
Dans son dernier livre, Le Manoir : Histoire et histoires de la Maison-Blanche, l’historien Maurin Picard nous propose une visite guidée enlevante de l’épopée présidentielle. On y rencontre tour à tour l’inventeur Alexander Graham Bell qui y présente son invention, le militaire américain John Philip Sousa, le roi des marches militaires, compositeur de la célèbre Stars and Stripes Forever ou encore – pour les amateurs de Ghost Adventures – le fantôme d’un Andrew Jackson « jurant abondamment ».
Cela dit, j’ai également ressenti beaucoup de colère en lisant le correspondant du quotidien Le Figaro à Washington. Dans son chapitre consacré à l’assassinat de Abraham Lincoln pour être plus précis. Le 14 avril 1865 au soir, Abraham Lincoln se passerait bien d’aller au théâtre. Il est épuisé, mais il veut faire plaisir à son épouse Mary. Mal lui en prit. C’est le moment où l’assassin John Wilkes Booth frappe le destin de l’Amérique en plein cœur. Le président dispose de quatre policiers, recrutés parmi les meilleurs de la police métropolitaine de la capitale, mais celui qui l’accompagne ce soir-là est le moins professionnel du lot. Pour ne pas dire un incompétent. Je vous laisse juger par vous-même : « À l’intermission, au lieu de regagner son poste, il rejoint le cocher et le valet de pied d’Abraham Lincoln dans le bar situé à côté du théâtre. La voie est libre pour l’assassin. » Vous connaissez la suite…
Quel ne fut pas également mon étonnement de lire que, suite à la Première Guerre mondiale, « un compromis sur le vote ratifiant le traité de Versailles » aurait été envisageable entre le président démocrate Woodrow Wilson et le chef de file des Républicains au Sénat Henry Cabot Lodge. Le président n’y donne malheureusement pas suite et l’influence de son épouse Edith qui garde jalousement l’accès à son mari atteint par la maladie n’est certainement pas étrangère à ce scénario qui aurait pu influer sur le cours des affaires mondiales et, qui sait, permettre d’éviter le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Les gens de ma génération ont de la Maison-Blanche une image largement influencée par les personnages de la légendaire série télévisée TheWest Wing. Mais la réalité historique est beaucoup plus tragique. Un président a tragiquement perdu un fils juste avant d’y entrer (Franklin Pierce), deux pendant leur mandat (Abraham Lincoln et Calvin Coolidge) et un autre, Theodore Roosevelt, succombera moins de 6 mois après que son fils favori, Quentin, fut abattu par les Allemands dans le ciel français pendant la Première Guerre mondiale. Un dernier, Andrew Jackson, enterra sa douce Rachel, le 24 décembre 1828. Elle a succombé à une crise cardiaque deux jours plus tôt, suite à une campagne où les adversaires de son mari l’ont copieusement calomniée.
À l’instar de celle qui n’accompagnera jamais son mari à la Maison-Blanche, trois présidents – James Garfield, Warren Harding et Theodore Roosevelt – ont eux aussi été enlevés à ce monde de la même manière. Quant à Dwight D. Eisenhower, il subit une crise cardiaque en septembre 1955 et devra en encaisser 6 autres durant ses vieux jours. Pour tout dire, occuper le Manoir est tout sauf une sinécure. Nous pourrions également évoquer les insomnies de Lyndon B. Johnson ou encore les effets pernicieux des eaux saumâtres sur l’état de santé de quelques-uns de ses prédécesseurs pour appuyer cet état de fait.
Le livre de Maurin Picard brosse certes le tableau d’une résidence qui se veut en même temps une institution. Mais son mérite principal réside dans le fait qu’il humanise les individus qui ont souhaité et qui ont été appelés à l’occuper. Ces figures emblématiques de la vie politique américaine y ont souvent vécu des moments bien difficiles, comme nous venons de l’évoquer. Mais ils ont également connu de beaux moments. Le chapitre consacré à la vie familiale très dynamique de Theodore Roosevelt et de ses 5 petits monstres (« Les domestiques terrifiés voient les enfants Roosevelt se frayer un chemin en rampant jusque sous la table, harcelant les invités, nouant leurs lacets, tirant sur les robes des dames et quémandant à manger sans honte aucune ») verra inévitablement un sourire se manifester sur votre visage.
Personnellement, j’aurais certainement aimé lire quelques pages de cet auteur talentueux à propos de deux de mes présidents favoris – Reagan et George H. W. Bush – mais je comprends qu’il lui fallait faire des choix éditoriaux.
À l’aube d’un nouveau chapitre dans l’histoire de la Maison-Blanche, laquelle accueillera bientôt son résident le plus âgé mais certainement pas le moins sympathique, Maurin Picard offre aux férus d’histoire politique américaine un ouvrage captivant qui figure désormais parmi mes favoris. Et ça se lit d’une traite.
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Maurin Picard, Le Manoir : Histoire et histoires de la Maison-Blanche, Paris, Perrin, 2020, 304 pages.
Je tiens à exprimer des remerciements particuliers à Marie Wodrascka des Éditions Perrin de m’avoir offert une version électronique de cet ouvrage.
Few years ago, I was captivated by Professor Joseph S. Nye Jr.’s book Soft Power: The Means to Success in World Politics. I recently approached the former Dean of the Harvard’s Kennedy School of Government and former Clinton administration official to submit him a few questions. He generously accepted to respond. Here is the content of our exchange.
You are the father of the term soft power. Just to make sure all my readers understand well, what would be the best short definition of this concept and why is it so important in international relations?
Power is the ability to affect others to get the outcomes you want and it is basic to international relations analysis. You can affect others by coercion, payment, and attraction. Soft power is the ability to get what you want by attraction rather than coercion or payment.