
L’année 2020 aura présenté un lot impressionnant de défis pour tous. L’Aumônier général des Forces canadiennes, le Major-général Guy Chapdelaine, n’a pas échappé à cette dynamique planétaire.
Féru d’affaires militaires et en prévision des fêtes de Noël et du Nouvel an, j’ai eu le plaisir et le privilège de m’entretenir avec lui pour discuter de cette année pour le moins particulière.
D’entrée de jeu, celui qui veille au bien-être spirituel des militaires canadiens avoue que le service de l’aumônerie en est à actualiser son offre de service, et ce, afin de demeurer au diapason des besoins des femmes et des hommes qui servent sous l’unifolié.
« Le gros de notre travail se situe à l’extérieur des chapelles. Nous devons être présents sur le terrain, auprès de nos militaires qui sont confrontés à la solitude, à des problèmes reliés au coût de la vie – comme par exemple sur la côte ouest – qui sont aux prises avec la pénurie des places en garderie, qui vivent des crises », de préciser le haut gradé qui cumule, avec plus de 6 ans, le plus long mandat dans l’histoire des forces à ce poste.
« Nous devons visiblement composer avec de nouvelles réalités et répondre à des besoins changeants auprès d’une clientèle appartenant à plusieurs confessions religieuses », d’ajouter celui qui participait au début du mois de décembre à une rencontre virtuelle avec la synagogue juive du Temple El Emanu Beth Sholom en compagnie du Lieutenant-général (retraité) Roméo Dallaire.
« Durant la première vague de la Covid-19, nos militaires ont été déployés dans les CHSLD et nous avions proposés que les aumôniers puissent les accompagner, d’une part pour apporter leur soutien à ces jeunes femmes et hommes confrontés à la mort – une réalité gommée dans notre société – mais aussi pour offrir un accompagnement spirituel à la clientèle frappée de plein fouet par la pandémie. Cette proposition a été déclinée pour des raisons de santé publique que nous comprenons très bien », de poursuivre le Major-général Chapdelaine qui affirme du même souffle que les membres de l’aumônerie sont toujours en première ligne des interventions militaires, et ce, même en zone de guerre comme ce fut notamment le cas en Afghanistan.
En dressant le bilan de l’année qui s’achèvera dans quelques jours, le Major-général se veut philosophe en exprimant que la pandémie a forcé tout le monde à s’adapter. « Les rencontres virtuelles n’étaient pas aussi développées qu’elles le sont maintenant. Beaucoup de temps et d’énergies étaient consacrées aux déplacements. Nous pouvons maintenant maximiser nos énergies grâce à la technologie », de se réjouir celui qui affirme du même souffle que le contact avec la troupe lui a beaucoup manqué. De par ses fonctions, l’Aumônier général se déplace autour du monde, du Koweït à l’Ukraine en passant par Israël, pour soutenir nos militaires. « J’ai eu l’impression, comme un peu tout le monde sans doute, d’avoir été privé de cette nécessité pour l’être humain d’être en contact avec les autres. »
Le Major-général Chapdelaine termine cependant sur une note d’espoir, en mentionnant que la fête de Noël, que nous célébrerons dans quelques heures, ainsi que la fête de Hanukkah qui fut célébrée par la communauté juive entre le 10 et le 18 décembre derniers, se veulent des fêtes de Lumière, une Lumière qu’il voit poindre pour l’année 2021 après des mois plus sombres. D’ici là, « il faut tenir bon », de conseiller le militaire qui se réjouit au passage de la nomination du Vice-amiral Art MacDonald au poste de Chef d’état-major de la défense. « Un gentleman de grande qualité humaine », de terminer le haut gradé originaire de mon coin de pays.
Je me permets de mentionner que le major-général Chapdelaine célèbrera les 4 messes de Noël à la Chapelle historique Notre-Dame-du-Bon-Secours de Montréal les 24 et 25 décembre. Il précise que celles-ci seront diffusées sur YouTube.
Joyeux Noël à tous!