“The CIA Director is ultimately the person we depend on to prevent another 9/11 or lethal pandemic.” – Exclusive interview with Chris Whipple

Chris Wh

In the aftermath of my review of The Spymasters, author Chris Whipple was very generous in accepting to respond to a few questions. If you have not read the book already, I trust this interview will provide you with an additional incentive to do so.

The content of our exchange follows.

Mr. Whipple, in light of the nomination of Ambassador William J. Burns as Director of the CIA (pending his confirmation), could you tell us in what direction the relationship between the President and the Director will lead things?

Given his breadth of knowledge in the national security field, and his hands-on experience with CIA operations when he was ambassador to Jordan, William Burns will have a short learning curve as CIA director. As an outsider, Ambassador Burns is very much in the Leon Panetta mold. And like Panetta, he is grounded and confident—essential qualities for a great CIA director. His congenial relationship with President Joe Biden is also a tremendous advantage.    

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Les premiers héros du Mossad

Espions-de-nulle-partJ’ai toujours été fasciné par l’histoire du Mossad. Durant mes années universitaires, je parcourais jusqu’aux petites heures du matin les ouvrages relatant les exploits des hommes et femmes qui ont écrit les grandes pages de cette institution légendaire

Vous ne serez donc pas étonnés si je vous dis que je me délecte actuellement des épisodes de la série Mossad 101 sur Netflix.

Quelques jours avant d’être rivé au petit écran pour suivre les péripéties de Yona, Abigail et les autres, j’avais eu le bonheur de dévorer Espions de nulle part : l’avant-Mossad de Matti Friedman.

Fascinant à plus d’un égard, ce livre se veut également novateur dans le sens où il nous plonge dans les péripéties qui se sont déroulées avec la création officielle de l’ « Institut ». L’auteur nous permet donc de remonter dans la généalogie de l’histoire du renseignement israélien et la trame de son récit se concentre sur quatre individus, des Juifs qui passaient pour des Arabes (puisque « […] nés dans le monde arabe [et] aussi autochtones que les Arabes ») et dont la contribution s’est avérée inestimable durant les vingt mois les plus cruciaux qui ont permis la naissance de l’État d’Israël. Le qualificatif « cruciaux » prend ici tout son sens, si on prend en considération le fait que « […] la Section [arabe] [dont ils faisaient partie] fut l’un des seuls outils efficaces du renseignement dont disposèrent les Juifs pendant la guerre de 1948. »

Sans ces individus, que je qualifierais sans hésitation de héros, on n’ose à peine imaginer quelle aurait été la suite des choses au pays du miel et du lait. Tristement, cette contribution est cependant peu connue puisqu’elle se perd en quelque sorte dans le fossé qui existe historiquement entre les Juifs du monde islamique (Mizrahim) et les Juifs du monde chrétien (Ashkénazes), les seconds dominant largement les premiers dans le récit national. L’un des nombreux mérites du livre de Matti Friedman est de rendre justice aux premiers pour avoir formé « […] l’embryon de l’un des services de renseignement les plus extraordinaires au monde […]. »

Chaque page du livre de Matti Friedman relate le parcours et les sacrifices à donner des frissons (je pense ici principalement au risque constant d’être démasqué en territoire ennemi au péril de sa vie) de ces héros pratiquement anonymes dont les exploits auraient facilement pu inspirer la célèbre création littéraire de Ian Flemming.

Dans la bibliothèque de tous ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire d’Israël, Gamliel, Isaac, Havakuk et Yakuba font désormais partie de ces « […] sionistes [qui] avaient l’art de changer l’humiliation en idéal. »

Pour comprendre l’ethos d’Israël et pourquoi ce pays – la première ligne de défense de l’Occident comme me le déclarait l’ancien et futur Premier ministre Benjamin Netanyahu (il était alors chef de l’opposition) – ne pourra jamais se payer le luxe de la faiblesse devant des adversaires qui représentent autant de menaces existentielles à sa survie, il faut absolument lire Matti Friedman. Vous ne le regretterez pas.

Sous une plume alerte et sensible, c’est le genre de livre captivant qu’on souhaiterait avoir toujours sous la main.

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Matti Friedman, Espions de nulle part : l’avant Mossad, Paris, Éditions Liana Levi, 2019, 312 pages. Continue reading “Les premiers héros du Mossad”