The best books, their authors and the great people who inspire these stories / Les meilleurs livres, leurs auteurs et les grand.e.s de l'histoire qui les inspirent.
Plusieurs me demandent souvent d’où provient mon intérêt – et je dois l’avouer – ma passion pour le Scotch. Bien entendu mes racines écossaises n’y sont pas étrangères, mais il y a plus.
Dans ma jeunesse, j’ai été choyé de connaître un grand homme – Mgr Jean-Marie Fortier – qui fut archevêque de Sherbrooke entre 1968 et 1996.
À un moment crucial de ma vie, Mgr Fortier m’a permis d’avoir le plus bel emploi étudiant (universitaire) qui soit – réceptionniste à l’archevêché. Je pouvais lire, faire mes devoirs, écouter des grands classiques (comme Lawrence d’Arabie) à la télévision, tout en accomplissant mes tâches.
Un beau soir d’automne, Mgr Fortier est venu me voir à la réception, me demandant de passer le voir à son bureau après mon quart de travail.
Mgr Jean-Marie Fortier (1920-2002)
Rassurez-vous – je me dois de le préciser dans le contexte actuel de suspicion entourant l’Église et le clergé – il n’y avait rien de déplacer dans cette invitation. L’archevêque était un bon ami de mon père et nous avions développé une grande amitié également, discutant fréquemment de politique, d’histoire et de livres ensemble. Un personnage exceptionnel, je vous assure.
J’ai alors pensé qu’il avait un service à me demander ou, au pire, que j’avais fait quelque chose de répréhensible…
À la fin de la soirée, je me suis donc dirigé vers son bureau et, à mon grand étonnement, il m’invitait à déguster ce qui deviendrait mon premier verre de Scotch. C’était un bon Glenfiddich – sa marque favorite.
En apercevant mon expression faciale à ma première gorgée, il s’est bien rendu compte que je n’avais jamais eu le privilège de déguster le divin nectar et il s’est esclaffé de son rire légendaire (je l’entends encore dans ma tête…).
Cette soirée mémorable est gravée dans ma mémoire et mon cœur et ce fut le point de départ d’une belle aventure avec le fruit des distilleries de Caledonia.
Depuis et chaque fois que je me verse quelques onces de Scotch, j’ai une pensée pour ce grand homme qui a tant fait pour moi. J’aime croire que chaque moment de dégustation me rapproche un peu de lui dans les cieux.
Les francophones et les Québécois ont peu tendance à s’intéresser au théâtre du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale. Les opérations en Europe et en Afrique du Nord remportent généralement la faveur du public qui s’intéresse à ce pan de l’histoire militaire – sauf les plus férus dont l’horizon est plus large.
Je me souviens avoir été marqué par la lecture du livre Escape from Davao par John D. Lukacs, dont l’histoire palpitante mais tragique relate l’évasion de prisonniers de guerre américains d’un camp japonais à Mindanao aux Philippines en avril 1943.
En tant que membre des Chevaliers de Colomb, j’ai donc lu avec beaucoup d’intérêt l’article consacré à ces membres de l’Ordre qui ont secouru des prisonniers de guerre américains et philippins. Ceux qui veulent consulter l’article original peuvent le faire ici. J’offre ma traduction personnelle à ceux et celles qui sont moins confortables avec la langue de Shakespeare.
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COMBATTRE LE DIABLE PENDANT LA MARCHE DE LA MORT
12 juin 2019
Par Andrew Fowler
Les Chevaliers des Philippines ont risqué leur vie pour aider des prisonniers de guerre pendant la marche de la mort de Bataan
Peu de temps après l’attaque sur Pearl Harbor, les forces japonaises ont envahi les Philippines. Pendant trois mois, les soldats américains et philippins (dont plusieurs étaient membres des Chevaliers de Colomb) ont tenu la péninsule de Bataan sur l’île de Luçon aux Philippines, et ce, jusqu’au moment où ils ont été débordés. Le général Jonathan Wainwright, commandant des Forces alliées aux Philippines, a alors cédé la péninsule.
Utilisant des haut-parleurs, le général Wainwright ordonna aux soldats américains et philippins de déposer les armes. Lorsqu’ils l’ont fait, ce sont quelque 75 000 hommes qui sont devenus prisonniers de guerre.
Commençait alors la Marche de la mort de Bataan.
Des milliers de soldats américains et philippins succombèrent pendant cette marche forcée de près de 105 kilomètres à partir de Mariveles jusqu’à San Fernando. Des milliers d’autres sont morts à l’intérieur des camps de prisonniers de San Fernando, dont le tristement célèbre camp O’Donnell.
Les prisonniers étaient battus et on les affamait. Pour économiser des munitions, les prisonniers qui s’écroulaient étaient passés à la baïonnette plutôt que d’être fusillés par les soldats japonais. Des membres des Chevaliers de Colomb figuraient parmi les prisonniers de guerre, dont le sergent John Earle – qui était membre du Conseil 23 Valley de Ansonia, au Connecticut – qui parvint à fausser compagnie à ses geôliers pendant la marche pour être ensuite capturé à Corregidor où les forces américaines qui s’y trouvaient encore continuaient de résister après la chute de Bataan.
Le Père jésuite George Willmann écrivait que « pire encore que les nuages de fumées émanant des postes militaires en feu, la morosité et la tristesse pesaient sur la ville. » La survie ne semblait pas être une option offerte aux Chevaliers de Colomb (aux Philippines) après la réédition de Bataan le 9 avril 1942, d’observer le Père Willmann dans l’édition de décembre 1947 de la revue Columbia.
Mais puisque l’Ordre avait pris de l’expansion en s’établissant aux Philippines en 1905, les Chevaliers avaient pour mission de servir ceux et celles qui en avaient le plus besoin. Le Père Willmann qualifiait ce mandat qu’ils s’étaient donnés de mettre la foi en action comme « combattre le diable ».
Et c’est justement ce qu’ils firent durant la Marche de la mort de Bataan.
Tony Escoda, membre du Conseil 1000 de Manille, ne faisait pas partie des prisonniers, mais il ne pouvait pas demeurer indifférent face à cette brutalité. Il se faufila entre les gardes japonais, se faisant passer pour un médecin. Il leur apporta de l’eau et pansa leurs blessures. Mais il fut rapidement découvert. Lui et son épouse furent conduits dans plusieurs camps de prisonniers. Ils furent vu pour la dernière fois suite à leur entrée à la prison Old Bilibid.
Enrique Albert, un frère Chevalier de Escoda, consentit lui aussi le sacrifice ultime. Décrit comme étant « vaillant et insouciant », Albert mena des efforts clandestins pour passer des médicaments et d’autres fournitures en contrebande au Camp O’Donnell. Albert mit également sur pied et assura la gestion de la Maison de repos des Chevaliers de Colomb qui veillait sur les proches des prisonniers, ainsi que sur les soldats « brisés » lorsque ceux-ci furent enfin libérés. Il sera, lui aussi, emprisonné et exécuté par les Japonais.
Benito Soliven connu le même sort, en raison du même esprit de bravoure dont ses frères Chevaliers firent preuve. Politicien célèbre, Soliven proclamait sa foi publiquement en tant qu’orateur à la paroisse Fête du Christ-Roi à Tondo. Mais après la chute de Bataan, il fut également emprisonné au Camp O’Donnell.
Les gardiens japonais lui firent alors une offre : soit il se joignait au gouvernement, soit on le torturait. Soliven répondit : « Non, je n’ai jamais fait de compromis. Je ne commencerai pas maintenant. »
Il ajouta que: « Si j’accepte votre offre, je devrai faire tout ce que vous voudrez. Et je ne veux pas faire ça. Je sortirai de ce camp en même temps que tout le monde. »
Soliven fut éventuellement libéré, mais mourut peu de temps après des suites de la maladie. Il fut enterré par ses frères Chevaliers.
Les actions de ces hommes qui ont combattu la tyrannie durant la Seconde Guerre mondiale ont inspiré d’autres catholiques philippins à joindre les rangs de l’Ordre et ainsi mettre leur foi en action en veillant sur les malades, les gens dans le besoin, les prisonniers et combien d’autres également. Actuellement, les Chevaliers de Colomb des Philippines regroupent plus de 426 000 membres.
Les Chevaliers ont pour mission de mettre audacieusement leur foi en action. Cliquez ici pour adhérer dès aujourd’hui.
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